La dépression post-partum. Deux mots qui font peur.

Je sais, je l’ai vécue. Laissez-moi vous raconter…

Bébé surprise

J’ai eu ma fille il y a quelques années. Un bébé surprise, sous contraception. Dans une nouvelle relation depuis quelques mois.

Jamais je n’aurais pensé avoir d’enfants dans ma vie en fait. Ce n’était pas un but pour moi, ce n’était pas un besoin. Nous avons d’un commun accord décidé de poursuivre cette aventure pour plusieurs raisons personnelles.

J’ai cependant eu beaucoup de difficulté à créer un lien d’attachement avec cet enfant, car je vivais dans le déni. Lorsqu’elle s’est pointée le bout du nez, je n’ai pas ressenti ce ‘’coup de foudre’’ instantané que tout le monde te vante. J’étais seulement stoïque. Je me rappelle très bien lorsque l’infirmière de l’hôpital nous a donné notre congé, la crise de panique que j’ai eue… je ne pouvais pas croire que ce petit être avait besoin de moi pour tout.

Le retour à la maison

Il a été épouvantable. Bébé pleurait énormément et moi aussi.

**Je l’ai reproché aux hormones, ces coquines qui me faisaient sentir tellement inadéquate.

Les semaines ont passé, je pleurais de plus en plus. Je dormais aussi énormément (plus de 16h par nuit). Je ne sortais plus, j’avais des crises d’anxiété à penser aux besoins de ce petit être. Je voulais qu’elle ne manque de rien, mais j’étais incapable de répondre à ses exigences. Par chance, elle avait un papa hyper impliqué !

J’ai aussi à quelques reprises eu des idées suicidaires, parce que je ne croyais pas possible qu’un jour je puisse être en mesure d’offrir à ma fille tout ce dont elle avait besoin : simplement une mère, en fait !

Prendre conscience de la dépression

Lors d’un suivi de routine pour ma fille, notre médecin de famille (qui nous connait bien) a bien vu que quelque chose clochait. Elle m’a ouvert la porte, en mentionnant qu’elle avait beaucoup de disponibilités ces temps-ci si j’avais besoin de la voir seule, pour parler de moi.

Ce que j’ai refusé bien entendu : MOI, je n’ai aucun problème !

Quelques semaines plus tard, lors d’un autre rendez-vous, j’étais seule avec elle et elle a approfondi ces questions. Nous avons beaucoup discuté et c’est à ce moment que j’ai compris ce qui clochait… la dépression post-partum.

Nous avons parlé des traitements auxquels j’étais ouverte ou non. J’ai accepté la médication un peu, beaucoup à reculons, mais je l’ai prise.

En quelques semaines, ma vie a changé. J’ai recommencé à sourire, j’ai commencé à plus m’impliquer auprès de notre fille. J’ai recommencé à sortir, à faire des activités à Cible Famille.

Je ne vous raconte pas cela aujourd’hui pour vous dire d’accepter la médication. Pour moi, c’est ce qui a fonctionné. Pour vous, ça peut être autre chose. Mais déjà, d’en parler, de prendre conscience de ce qui se passe, c’est une grande partie de la solution. Ensuite, il y a plusieurs ressources pour vous aider à cheminer et avancer à travers ce tourbillon d’émotions.

Briser les tabous

Porter un petit être, le mettre au monde, en prendre soin h/24, ce n’est pas rien. Il faut en parler et briser les tabous. Nous avons le droit d’être aidées et de nous sentir appuyées, peu importe les défis auxquels nous faisons face. Nous avons le droit d’avoir cette chance afin que nous soyons les meilleurs parents possibles pour les futurs adultes de demain.

 

– Témoignage anonyme d’une maman –

Dans votre Maison de la famille, vous trouverez toujours un accueil bienveillant, de l’écoute sans jugement et des références pour vous aider à cheminer.

À plusieurs périodes de l’année, les groupes de soutien Mèrentraide sont mis en place pour soutenir les nouvelles et futures mères qui vivent des difficultés. N’hésitez pas à nous contacter.

Infertilité : Quand le + tarde à venir ou… ne viens pas

Certains ont des projets de voyage, d’autres une nouvelle maison ou même de retourner aux études. D’autres ont un projet qui, sur papier, est simple, mais pour diverses raisons tarde à venir.

Savez-vous de quoi je parle ? Eh oui, le projet de fonder une famille. NOTRE famille ! Pour plusieurs, le chemin vers une grossesse se passe sans embuche. On a tous en tête des histoires de personnes qui sont « tombées » enceintes sous contraceptif ou encore le mois où elles ont débuté des rénovations. On oublie que ce n’est pas toujours aussi simple.

Parlons-en : quand notre vision de la maternité se change en parcours du combattant.

Infertilité de Madame, de Monsieur ou inexpliquée ?

L’infertilité. C’est un mot qui fait peur, qu’on redoute surtout quand ça fait quelque temps que l‘on est en « essai bébé » et qu’il n’y a pas de + sur le bâton. Est-ce que vous saviez que vous aviez seulement 25% de chance de tomber enceinte lors d’un cycle normal, et ce sans problème de fertilité. 25% c’est peu !

Cependant quand on est en projet bébé, étrangement TOUT LE MONDE est enceinte. Les chances qui sont de 25% se transforment, pour notre entourage, à du 100%. En fait, c’est une impression. Lorsqu’on choisit de rentrer dans le merveilleux monde de la procréation médicalement assistée (PMA), l’espoir renait. On va enfin faire partie des chanceux/chanceuses qui ont un bébé. On va être pris en charge et bientôt, NOTRE famille va commencer. L’espoir que le + arrive est omniprésent. On va enfin comprendre pourquoi pour nous, c’est plus compliqué.

Malheureusement, cela ne se passe pas toujours comme ça.

Les examens s’enchainent pour l’un et pour l’autre. L’angoisse des résultats monte, mais l’espoir d’avoir un bébé demeure. Et vient le temps de rencontrer un gynécologue pour savoir ce qui cloche. Certaines fois, les réponses viennent et d’autre fois, non. La colère, la détresse, l’incompréhension ou la déception se fait sentir. Les fameuses phrases telles que : « Arrêtez d’y penser, ça va arriver tout seul » ou « T’es trop stressée, c’est pour ça que ça marche pas » ou « Vous êtes encore jeunes, vous avez le temps ». Eh bateaux !

Lorsqu’on est en démarche de PMA, l’idée d’arrêter de penser de concevoir est presque impossible.  Comment faire autrement ? On va à l’hôpital quelques fois par semaines pour une échographie, une prise de sang, un spermogramme, etc. On choisit d’en parler avec notre employeur ou non, puisque oui, ça implique qu’on va arriver en retard ou qu’on parte un peu plus tôt. On jongle avec nos horaires au travail, mais aussi avec notre amoureux/amoureuse. Lorsque les spécialistes nous disent : « Dans 24h, vous allez ovuler. » Ça veut dire : « Madame, VOUS DEVEZ faire l’amour ou Madame, on se revoit dans 24h pour tenter une insémination ou autre. » C’est un peu moins spontané qu’en pensez-vous ? Donc, l’idée d’arrêter de penser à « faire un bébé » devient très difficile, voire utopique.

Entre les examens, les hormones qui jouent au yo-yo, les injections pour plusieurs et tous les avis médicaux, on se demande si on doit continuer parfois. Si cela vaut la peine de poursuivre. On se sent mal de le dire et même, juste d’y penser, ça devient pénible. C’est NORMAL. L’ambivalence est normale. C’est un vrai parcours du combattant pour plusieurs la PMA.

Aujourd’hui, je tiens à saluer le courage et la ténacité de toutes ces femmes et tous ces hommes qui se lancent à deux ou seule dans cette aventure. Vous ne le voyez peut-être pas, mais vous faites preuve d’une telle force. Je dirais, même, d’une grande résilience. C’est dur de comprendre tout ce que vous traversez pour enfin avoir votre FAMILLE. Je vous lève mon chapeau bien haut. 

Je vous mets un lien sur une montée de lait faite par Geneviève Brouillette : https://www.youtube.com/watch?v=tKuS3SlNjA0

Halte parent-bébé : le parcours de fertilité

Le 24 avril 2025, nous vous invitons à une rencontre de partage de vos histoires. Sans tabou ni jugement, venez échanger sur les différents chemins possibles. Cliquez-ici ou contactez-nous pour plus d’informations.

Par Marybel Bergeron, Animatrice-Intervenante à Cible Famille Brandon 

Quelques pistes pour soutenir ses proches vivant un deuil périnatal

Aujourd’hui, j’aimerais parler avec vous d’un sujet délicat. C’est délicat parce que personne ne le vit de la même manière que ce soit au sein d’un couple, seule ou en famille. Cela rend le sujet d’autant plus complexe. Aujourd’hui j’aimerais vous parlez de deuil. D’un deuil invisible, incompris par plusieurs, mais qui touche, malheureusement, énormément de personnes. Je parle ici du deuil périnatal. Comme je l’ai dit précédemment, personne ne le vit de la même manière. Certains vont vouloir en parler pour le garder vivant, d’autres vont plutôt se recentrer sur eux-mêmes pour vivre leurs émotions ou encore, se lancer dans des projets pour espérer que leur douleur soit moins forte. 

Le deuil périnatal touche une grossesse sur cinq

Nous parlons de deuil périnatal lorsqu’il y a fausse-couche, mort utéro, une interruption médicale ou volontaire de grossesse, une mortinaissance ou lorsque le poupon décède dans les semaines qui suivent la naissance. Nous connaissons presque tous quelqu’un qui l’a vécu, si ce n’est pas nous-mêmes. Et parfois, les mots nous manquent pour supporter, offrir notre aide ou simplement pour écouter. 

L’écoute

Un mot ou un silence lourd de sens, mais combien important. Les couples, les femmes et les hommes qui vivent un tel drame ont besoin d’être écoutés. Certains voudront parler de ce qui s’est passé et d’autres préféreront attendre que la tempête passe. Cependant, la tempête ne passe pas toujours comme ils le souhaiteraient. C’est davantage comme des montagnes russes avec ses hauts et ses bas ou des vagues qui frappent sans avertir et qui repartent comme elles sont arrivées. Un souvenir, une pensée, un espoir vient les heurter et peut les retourner rapidement dans leur propre montagne russe. Quelquefois, les gens qui le vivent ont l’impression de retourner à la case départ. Mais non ! Le chemin se fait petit à petit. Ils vont remarquer que leurs émotions sont moins intenses et que leurs trucs pour passer au travers fonctionnent mieux. Mais, cela prend du temps…

Certains, même des gens très proches, seront mal à l’aise avec la situation. Ne sachant pas comment ou quoi faire pour offrir leur support, leur bienveillance ou leur douceur. C’est normal. C’est difficile de trouver les bons mots pour aider quelqu’un qu’on aime et qu’on voit souffrir. C’est là que revient l’écoute. Ne rien dire, être présent simplement peut faire une grande différence. Certaines personnes voudront raconter des souvenirs ou des joies qu’ils ont vécus pendant ce trop court laps de temps. D’autres pourraient se questionner ou ont besoin de se rassurer. Laissez-les s’exprimer. Laissez-les raconter leur histoire. Soyez présents et à l’écoute.

Cependant, cela ne se passera pas toujours comme cela. Certains hommes ou femmes endeuillés aimeront mieux rester seuls, prendre du recul sur la situation ou simplement, le vivre. Certains couperont leurs liens avec leur réseau social ou même leur famille pendant quelque temps. Si l’écoute n’est pas possible, votre bienveillance sera peut-être la bienvenue. Quelques couples vont apprécier recevoir des repas préparés à leur porte, un petit cadeau symbolique ou autre.

Les couples, les familles ou les individus qui vivent un deuil ont souvent besoin de se sentir épaulés que ce soit au tout début ou dans les mois qui suivent. Leurs proches vont être le meilleur support dans la majorité des cas. Certaines fois, ils vont préférer se tourner vers des ressources externes pour les aider. D’autres fois, ils feront les deux. L’important c’est d’être soutenant dans leur processus de deuil du mieux que vous le pouvez.

Je vous laisse une liste de ressources qui peuvent vous aider. Comme bien des choses, le temps va transformer la tornade en une tempête qui de jour en jour sera un peu moins forte. Les parents endeuillés n’oublieront probablement jamais ce bout de leur histoire, mais vous serez là pour leur rappeler toute la force qu’ils ont eue pour traverser ce cauchemar. Ne désespérez pas !

Le guide « Votre traversée du deuil périnatal » est disponible à l’Écoboutique.

Par Marybel Bergeron, Animatrice-Intervenante en périnatalité à Cible Famille Brandon 

Pour en savoir plus sur les activités et services de Cible Famille Brandon en périnatalité :

L’attachement : une base pour la vie !

Avez-vous déjà entendu parler du lien d’attachement parent-enfant ?  L’attachement représente avant tout un besoin de base qui nous permet d’entrer en relation avec les autres. Ça ne se résume pas à l’amour que l’on porte à notre enfant.

Le type d’attachement d’un enfant est comme une paire de lunettes qu’il portera pour le reste de sa vie. Elles lui permettront de percevoir et d’interagir avec son environnement. L’équilibre entre la dépendance ou la sécurité de l’enfant envers ses parents et les gens qui l’entourent, ainsi que sa manière d’explorer le monde, dépendront du type d’attachement développé.

Comment se forme l’attachement ?

L’établissement de la relation d’attachement débute dès la naissance de votre bébé, mais ne se fait pas instantanément. Elle se construit au fil du temps grâce à votre sensibilité parentale, soit votre capacité à détecter les messages de votre bébé, les interpréter, et y répondre dans un délai raisonnable. C’est la clé pour l’établissement du lien d’attachement !

La réponse aux besoins de votre enfant est favorisée par la proximité et doit être prévisible et cohérente. Par exemple, votre bébé pleure. Vous êtes en mesure de reconnaitre qu’il a besoin d’être réconforté et vous le prenez rapidement. Plus vous répondez aux besoins de votre bébé de cette façon, plus l’attachement sécurisant sera favorisé. Au fil du temps, votre bébé saura qu’il peut compter sur vous pour reconnaitre ses besoins et y répondre de manière appropriée.

Dans la phase du préattachement, votre bébé cherchera à se rapprocher de vous afin que vous répondiez à ses besoins. La proximité prend tout son sens ici et il est impossible de gâter votre bébé en le gardant collé ou trop souvent dans vos bras ! Il s’agit d’une période de découverte et d’exploration. Votre bébé sera en mesure de reconnaitre votre voix, votre odeur et établira un contact visuel avec vous. Il ne vivra pas de grande détresse en présence d’étrangers, car l’attachement avec ses parents n’est pas encore formé. Il est tout à fait normal de ne pas encore être en mesure de décoder tous les pleurs de notre bébé et ses différentes façons de communiquer avec nous. Le temps fera son œuvre et vous allez apprendre à vous connaitre mutuellement !

L’émergence de l’attachement débute dans les 3 à 6 premiers mois de vie de votre bébé. Vous remarquerez qu’il n’interagira pas de la même façon avec les personnes inconnues qu’avec vous. Vers 8 mois, votre enfant démontrera probablement des signes de détresse, tels des pleurs, en votre absence ou lorsque vous le quittez. C’est ce qu’on appelle l’anxiété de séparation, c’est une phase de développement normale. À cette étape, votre enfant cherchera à explorer tout en revenant souvent vers ses parents qui représentent sa base de sécurité.

Ce n’est que vers l’âge d’un an que le type d’attachement est réellement formé. Ce dernier aura été forgé à travers l’ensemble des interactions que vous aurez eu avec votre enfant pendant sa première année de vie.

Des mythes à défaire !

« Tu n’es pas pour garder ton bébé dans tes bras tout le temps, il va devenir trop attaché. C’est sûr qu’il te manipule et fait ça pour attirer ton attention. »

« Oh non, tu as été séparée de ton bébé à l’accouchement pendant 3 heures, ouf l’attachement ne se fera pas ! »

« Ton enfant fréquente déjà la garderie à 4 mois, attention son lien d’attachement sera moins bon ! »

« Je n’ai pas un lien d’attachement sécurisant avec mes parents donc ce sera pareil pour mes enfants. »

Les types d’attachement

L’attachement peut être divisé en 4 grandes catégories :

  • Sécurisant
  • Insécurisant évitant
  • Insécurisant ambivalent
  • Désorganisé

Vous aurez deviné que l’attachement souhaité est le type sécurisant. Le parent y représente la base de sécurité pour l’enfant. Celui-ci va se référer à son parent lors de nouvelles situations, mais il y a un bel équilibre entre la recherche de proximité et l’exploration. Les lunettes de l’enfant lui montrent qu’il mérite d’être aimé, que ses parents sont fiables, qu’il peut leur faire confiance et que ses besoins seront comblés. Soyez rassuré·e·s, la majorité des enfants développent ce type d’attachement !

L’enfant ayant un attachement insécurisant de type évitant porte des lunettes qui lui montrent qu’il doit être autonome et combler ses propres besoins. Souvent, ses besoins n’auront pas été comblés. Alors, les adultes ne représentent pas des personnes sur qui l’enfant peut compter. Il initiera peu le contact avec les autres, aura tendance à s’isoler et évitera la proximité et le contact. Cet enfant ne nommera pas ses besoins, s’affirmera avec difficulté et demandera peu d’aide.

Au contraire, avec l’attachement insécurisant de type ambivalent, on aura répondu aux besoins de l’enfant, mais de manière inconstante. De ce fait, l’enfant voudra manifester son besoin ou sa détresse haut et fort afin de s’assurer d’avoir la réponse attendue de l’adulte. Il cherchera une grande proximité, mais ne sera pas réconforté par celle-ci et aura moins tendance à vouloir explorer son environnement. Ses lunettes lui montrent un monde incertain et imprévisible, et il aura une préoccupation constante envers ses parents.

Finalement, les enfants ayant un attachement désorganisé auront souvent été négligés ou victimes d’abus. Leurs comportements peuvent être bizarres ou très imprévisibles, par exemple, pleurer en riant ou exiger un câlin tout en repoussant l’adulte. Les lunettes de ces enfants montrent que les adultes représentent à la fois une source de réconfort et de peur. Souvent, il y aura un renversement des rôles où l’enfant cherchera à s’occuper des adultes qui l’entourent, et il pourrait même chercher à les humilier ou leur donner des ordres. Plus tard, ces enfants auront une estime de soi très basse et une perception négative des autres.

Comment favoriser le développement d’un attachement sécurisant ?

Ayez du plaisir avec votre enfant! Un parent en interaction avec son enfant s’adaptera davantage à ses besoins changeants et répondra plus facilement à ses besoins physiques et affectifs. Soyez disponibles et centré·e·s sur les besoins de votre enfant, tout en lui offrant un encadrement approprié. L’imposition de limites claires et prévisibles lui apportera un sentiment de sécurité. Valorisez-le dans son exploration du monde ; le regard admiratif que vous posez sur votre enfant est inestimable. Acceptez-le avec sa personnalité distincte, ses forces et ses défis, ce qui l’aidera à développer une bonne estime de soi.

Sachez que la parentalité parfaite n’existe pas! Il est impossible d’assurer une réponse optimale aux besoins de notre enfant en tout temps, et c’est correct. Vous vivrez parfois de la déception, de la frustration, et de la culpabilité, car vous aurez l’impression d’avoir mal agi dans une situation donnée. La bonne nouvelle, c’est que le lien d’attachement ne sera pas impacté négativement par ces moments. Comme mentionné précédemment, l’attachement se crée au fil des interactions et ne se base pas sur une seule interaction. Pardonnez-vous, rappelez-vous que vous faites de votre mieux et que c’est plus que suffisant !

Quand l’attachement est difficile…

Il existe des situations qui peuvent rendre l’attachement plus difficile avec notre enfant. C’est le cas pour certaines conditions qui peuvent limiter les interactions physiques avec notre bébé, telle la prématurité ou la maladie. Parfois, les parents ne sont pas en mesure de s’occuper de leurs bébés pour diverses situations. Les troubles d’adaptation ou une dépression, un deuil familial, la maladie d’un parent, et les conflits au sein du couple, peuvent influencer la capacité des parents à entrer en relation avec leur enfant.

Je vous invite à amorcer une réflexion quant à votre propre type d’attachement avec votre figure parentale. Avez-vous vécu des difficultés pendant l’enfance ? Si oui, ceci pourrait influencer la façon dont vous entrez en relation avec votre enfant et votre capacité à interpréter ses besoins et y répondre.

Heureusement, il est possible d’agir sur ces difficultés et l’attachement se formera à la suite de l’amélioration du contexte. Un soutien adéquat vous aidera à créer un environnement favorable à l’établissement d’un lien d’attachement sécurisant avec votre enfant. Il est important d’agir le plus tôt possible, car plus l’enfant est jeune, plus il sera possible d’améliorer le lien d’attachement. Notez que le deuxième parent ou une autre personne significative, telle une autre personne de la famille élargie ou un·e éducateur·ice, peut également servir de figure d’attachement principale pour l’enfant.

Vos alliés pour un lien d’attachement sécurisant !

La première étape consiste à parler de vos inquiétudes avec votre partenaire ou une personne en qui vous avez confiance. Le soutien émotif adéquat est primordial et vous permettra d’affronter les difficultés que vous vivez avec assurance.

Il existe de nombreuses ressources qui pourront vous soutenir dans votre transition vers la parentalité et vous outiller pour que vous vous sentiez confiants dans votre rôle de figure d’attachement pour vos enfants :

Comme parents, vous êtes les figures les plus significatives dans la vie de votre enfant. Vous participez à la construction de la fondation sur laquelle votre enfant va se baser pour entrer en relation avec le monde. Cette fondation, que l’on souhaite solide par un attachement sécurisant, sera bâtie par les moments privilégiés où vous êtes présents auprès de votre enfant.

Le lien d’attachement a un impact sur la résilience au stress et aux événements difficiles de la vie. Un enfant avec un attachement de type sécurisant aura une meilleure estime de soi et une meilleure capacité d’autorégulation de ses émotions. Il aura plus de confiance à l’égard des autres, ce qui favorisera une ouverture sur le monde ainsi que des interactions plus positives dans ses relations futures.

« On ne peut donner que deux choses à nos enfants : des racines et des ailes ! »

– Proverbe juif

Par Julie Brown, étudiante sage-femme de troisième annéestagiaire pour Cible Famille Brandon 

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Bébé est là ! Sommeil où es-tu ?

Oh sommeil ! Où es-tu ? Bébé est arrivé et il ne dort pas SAUF, dans vos bras ou dans la poussette. Résultat : maman et papa sont épuisés. C’est normal !

Que pouvons-nous faire pour que bébé dorme ? Est-ce qu’il y a un truc miracle qui nous a échappé ? Eh bien non! Je suis désolée. Bébé est déboussolé. Il n’y a pas si longtemps, votre nourrisson était au chaud dans le ventre de maman, bien protégé. Il écoutait son cœur, sa voix, ses 1 000 aller-retour à la toilette. Il n’avait qu’à ouvrir la bouche pour avaler du nourrissant liquide amniotique et recevait des nutriments par le cordon ombilical. Donc, il n’avait jamais faim. Il était si bien. Et tout à coup, le voilà dans les bras de ses merveilleux parents.  

Que pouvons-nous faire pour aider bébé et du fait même, ses parents ? Premièrement, une chose à se rappeler : ON NE PEUT ENDORMIR PERSONNE ! On peut aider à l’endormissement, mais endormir quelqu’un c’est impossible. Sauf, peut-être à la lutte. Comment peut-on aider nos touts petits avec leur endormissement ?

Voici quelques pistes de réflexion…

1) Vivre en proximité

Bébé a besoin de vivre près de vous. Je sais, je sais. Je ne vous aide pas. Cependant, le fait de vivre collé·e sur votre tout petit va l’aider à augmenter son niveau de confiance en lui. Il va retrouver la même sensation qu’il avait dans le bedon de maman. Chers parents, faites du portage, du peau-à-peau et beaucoup de câlins ! Cela va l’aider à prendre confiance en lui donc, en sa capacité à s’endormir.

Vivre en proximité avec votre poupon va aussi vous aider à reconnaitre ses signes de fatigue. Certains bébés vont se frotter les yeux, d’autres vont se mettre à babiller davantage ou se frotter l’oreille. Lorsque vous remarquez ces signes qui sont propres à votre bébé, c’est le moment de lui proposer une sieste.

2) Aménager notre environnement

Idéalement, on aménage notre espace. Que vous ayez choisi que bébé dorme dans sa chambre, dans votre chambre ou avec vous dans votre lit, l’important c’est de penser à l’environnement. La lumière dans la chambre où bébé dort ne doit pas être trop forte. Dans un monde idéal, on n’allume pas les lumières la nuit ou simplement, une veilleuse. On ne met pas de télévision ni de cellulaire la nuit. Pourquoi ? Ça va stimuler bébé et ce n’est pas ce qu’on souhaite.

On peut également mettre un bruit blanc (musique, bruit d’eau, etc.). N’oublions pas que dans le ventre de maman, bébé entendait toujours quelque chose. Donc, c’est sécurisant pour lui.

Vers 6 à 8 semaines, votre petit chéri va être sur le même horaire que vous, soit sur un cycle de 24h. C’est dans ces mêmes semaines que bébé va faire la différence entre le jour et la nuit. C’est une bonne idée de laisser un peu de lumière le jour pour que votre petit amour voit la différence entre la nuit et le jour.

TRUC : Vous marchez sur la pointe des pieds pendant la sieste de bébé ? Vous stressez à l’idée que pitou jappe un coup ou que papi appelle pour prendre des nouvelles ? Continuez de faire vos choses dans la journée. Sinon, lorsque bébé va grandir, un simple bruit va le réveiller.

3) Les rituels d’endormissement

Il a deux sortes de rituel avec bébé : les rituels interactifs et les rituels autonomes.

Les rituels interactifs sont entre vous et bébé. Ils impliquent pour le bébé le support de quelqu’un : le bercer, chanter pour lui, aller faire un tour de poussette, lui offrir une dernière tétée, etc. Ce sont des rituels que bébé ne pourra pas reproduire lorsqu’il veut s’endormir. Ces rituels se font souvent lorsque bébé est tout petit et c’est très bien.

Les rituels autonomes sont faits seulement par bébé. Des rituels tels que : se balancer, sucer son pouce ou sa suce, chantonner, pleurer quelques minutes, etc. Souvent les enfants vont reproduire ce que leurs parents faisaient. Par exemple : Si vous bercez bébé pour l’endormir, bébé va peut-être se balancer dans son lit ou si bébé s’endormait sur le sein ou le biberon peut-être que bébé va sucer son pouce ou une suce.

TRUC : Vous pouvez mettre un vêtement que vous avez porté dans le berceau ou le moïse pour qu’il sente votre odeur. Cela peut l’aider à s’apaiser et être dans de bonnes dispositions pour s’endormir.

4) L’importance des routines

Les bébés ADORENT les routines. Ça les sécurise et ça les situe dans le temps. Leur cerveau est trop immature pour qu’ils se repèrent seuls dans le temps.

Si vous instaurez une routine, bébé va savoir à quoi s’attendre. Il va anticiper ce qui arrive. La routine du dodo doit être faite tous les soirs et doit se répéter. L’idéal est d’instaurer la routine le plus tôt possible dans la vie de votre poupon. Exemple de routine : On joue et on stimule bébé ; on donne le bain ; ensuite, on l’habille et on donne le sein ou le biberon. Puis on chante une chanson et on le couche.

Plus bébé grandit, plus on le couche directement dans le lit, encore éveillé. Imaginez vous endormir dans votre auto et vous réveiller dans votre bain ! Vous allez avoir de la difficulté à vous repérer. C’est la même chose pour votre tout-petit. Idéalement, on couche l’enfant toujours à la même place, que ce soit pour les siestes ou pour la nuit. La dernière partie de votre routine du soir peut être appliquée également pour les siestes. Par exemple : si vous lisez un livre avant le dodo du soir, faites-le également pour la sieste. Bébé va, petit à petit, déduire que le dodo s’en vient.

5) Les stimuli et les nouvelles sensations

Votre petit a plusieurs apprentissages à faire, comme vous le savez.

La sensation de faim est nouvelle pour lui. Dans le ventre de maman, il ne la ressentait pas. Le gargouillement du ventre, mais c’est quoi ça ?! Le bébé ne ferait pas la différence entre le fait d’avoir faim ou de réconfort avec la succion. Cette nouvelle sensation est étrange pour lui.

Le moment où il s’endort est aussi une sensation nouvelle pour bébé. Votre poupon va avoir l’impression  de se laisser partir et c’est déroutant. Il faut l’accompagner dans cette nouvelle perception. Pour certains bébés, l’emmaillotement aide à mieux vivre ce moment-là. Outre l’emmaillotement, on peut rouler une serviette qu’on met en dessous des aisselles, puis qu’on passe sous les genoux pour longer le corps jusqu’à l’autre aisselle. Ça sert à quoi ? Ça reproduit un peu la forme de l’utérus et ça sécurise bébé. 

Les stimuli vont aussi avoir un impact sur le sommeil du bébé. Si votre poupon a vu beaucoup de monde, que ça soit de la famille ou des étrangers, ça le stimule. L’endormissement sera peut-être plus difficile. Il se pourrait qu’il ait plus de pleurs également. Il aura besoin davantage de se sentir en sécurité. Et vous êtes les meilleurs pour cela.

6) Nos choix et nos décisions

C’est VOUS qui choisissez le meilleur moment pour instaurer une routine. Vous décidez quand c’est le bon temps pour le faire. Pour certains les vacances sont un bon moment et pour d’autres, ce n’est vraiment pas le bon moment. Vous avez vos raisons pour choisir cette manière ou technique plutôt qu’une autre. C’est VOTRE décision si vous choisissez de vous coucher avec bébé ou si vous lui flattez le dos ou encore si vous allez le repositionner lorsqu’il se met à babiller. C’est VOUS qui devez choisir ce qui vous rend le plus à l’aise ! L’important, c’est que lorsque vous avez choisi d’essayer une technique, vous devez la faire pendant quelque temps. Ne changez pas trop vite de méthode. Comme bien des choses, ça prend du temps et de la répétition pour instaurer une nouvelle habitude.

7) Namasté

Ça peut prendre du temps. Il n’y a aucune solution magique. Bébé va apprendre à son rythme et vous allez l’accompagner là-dedans. C’est comme apprendre à manger, à marcher ou à parler.  Il va s’endormir seul un jour, je vous le jure ! Pendant ce temps, on respire et namasté.

TRUC : On se fait confiance ! Vous faites de votre mieux. N’hésitez pas à demander de l’aide si vous en ressentez le besoin. Le service de relevailles de Cible Famille Brandon existe pour vous reposer.

Que ce soit à 2 semaines, à 6 mois ou même à 1 an, bébé va apprendre à s’endormir par lui-même. Il faut de la patience.

Si vous avez besoin de repos ou d’aide, n’hésitez pas à appeler Cible Famille Brandon au 450-835-9094 pour notre service de relevailles (pour toute la MRC de D’Autray) ou pour en discuter.

L’endormissement de votre bébé peut être difficile les premiers mois, c’est un moment moins plaisant à passer. Si je peux vous encourager… dites-vous qu’à l’adolescence, vous allez vous chicaner pour qu’il se lève avant midi !

Par Marybel Bergeron, Animatrice-intervenante à Cible Famille Brandon

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La santé mentale périnatale : une question d’équilibre !

Une mère sur trois dit être inquiète par rapport à sa santé mentale.

C’est beaucoup. C’est trop.

Malheureusement, les difficultés psychologiques pendant la grossesse ou à la suite de l’arrivée de bébé sont encore taboues… Après tout, ce devrait être une période des plus joyeuses, celle où on porte la vie !

Malgré cette joie, il est tout à fait normal de ressentir du stress, des inquiétudes et de l’incertitude. Rappelez-vous qu’une santé mentale optimale ne consiste pas en l’absence de maladie, elle fait référence au bien-être. C’est donc une question d’équilibre entre les différentes émotions vécues !

Les difficultés d’adaptation pendant la grossesse peuvent survenir autant chez les femmes que leurs partenaires. Il n’est pas étonnant que la grossesse soit une période sensible avec ses grands bouleversements. Les fluctuations hormonales, les changements dans son corps, l’adaptation aux nouveaux rôles et nouvelles priorités au sein du couple, les nouvelles responsabilités financières, et la pression sociale d’une parentalité idéale sont autant de facteurs qui peuvent causer de la détresse psychologique. Devenir parent ce n’est pas une mince affaire !

Mythes et tabous…

« Je ne me sens vraiment pas bien, mais je ne veux pas prendre de médicaments car j’ai entendu dire que ça pouvait être mauvais pour mon bébé ! »

Oui, MAIS, les difficultés psychologiques pendant la grossesse peuvent aussi faire en sorte que vous mangiez moins, que vous soyez moins active, que vous vous reposiez moins bien. Il est important d’en parler avec un·e professionnel·le de la santé car il y a des médicaments sécuritaires et il ou elle pourra vous conseiller adéquatement. Selon les études, il est plus risqué de ne pas traiter un trouble de la santé mentale que de prendre des médicaments.

Les tabous entourant les troubles de la santé mentale pendant la grossesse font en sorte que bien souvent on n’en parle tout simplement pas. Oseriez-vous dire que vous êtes tristes, brûlé·es, ou même indifférent·es à l’idée de l’accueil de votre enfant ? J’aimerais que la réponse soit « oui » pour chaque parent, mais ce n’est pas le cas actuellement. Il est pourtant essentiel que chaque femme et son ou sa partenaire se sentent assez en confiance de nommer tout haut ce qui se passe dans le silence. Être en mesure de le dire à notre partenaire, un·e ami·e, en parler au groupe Mèrentraide à Cible Famille Brandon ou à un·e professionnel·le de la santé et confier que « ça ne va pas » est la première étape.

L’importance d’obtenir du soutien psychologique pendant la grossesse n’est pas seulement pour s’assurer que tout le monde est en santé. L’aide, qui devrait inclure un soutien émotif adéquat, sera utile pendant la grossesse en permettant d’éviter certaines complications. Elle pourra surtout améliorer notre capacité à entrer en relation avec notre bébé après sa naissance, à éviter que l’on s’isole davantage et à réduire le risque d’une dépression pendant la période postnatale.

Mythes et tabous…

« Allez Philippe, c’est juste une phase difficile. C’est sûr qu’avec Maélie qui a juste 4 mois et la dépression d’Anabel, ce n’est pas facile. Tout ira mieux bientôt ! C’est normal que tu te sentes aussi impuissant et frustré. »

Oui, MAIS, en réalité la dépression postnatale ce n’est pas réservée juste aux mères. Les pères et partenaires peuvent aussi faire des dépressions postnatales. Ça ne va pas juste « passer » en gardant le sourire, c’est important de demander du soutien !

Faire la différence entre le baby blues et la dépression postnatale 

Votre bébé est arrivé et vous vivez plein de beaux moments, mais aussi des sautes d’humeur, de la fatigue et beaucoup de frustrations !

Vous vous sentez peut-être dépassés par les nombreuses adaptations survenant au cours des premiers jours de vie de votre bébé. Vous vous demandez peut-être si ce que vous ressentez est normal ou une source d’inquiétude ?

Le baby blues

  • Affecte de 50 à 80 % des mères après une grossesse,
  • Se caractérise par de la fatigue, des sautes d’humeur, de la tristesse, de la difficulté à se concentrer, et de l’insomnie,
  • Survient quelques jours après la naissance de bébé jusqu’à 2 semaines,
  • Aucune intervention d’un·e professionnel·le de la santé n’est requise. Les symptômes se résorberont par le passage du temps.

Mythes et tabous…

« Mon amie est inquiète pour moi car elle dit que je suis déprimée, on dirait qu’elle n’a jamais entendu parler du baby blues, ça fait juste 2 mois que Mathis est né. »

Oui, MAIS, quand les signes et symptômes perdurent plus de 2 semaines on ne parle plus de baby blues, mais bien de dépression postnatale, ce qui nécessite de l’aide d’un·e professionnel·le de la santé.

La dépression postnatale

  • Affecte de 10 à 20 % des mères et jusqu’à 10 % des pères,
  • Se caractérise par une variété de symptômes dont : fatigue, sautes d’humeur, tristesse, perte d’énergie, désintérêt ou manque de plaisir, troubles du sommeil et de l’appétit, qui mènent à des sentiments de culpabilité, d’irritabilité, d’agressivité, d’isolement et d’autodévalorisation et qui peuvent mener à la fuite dans le travail, les sports ou la consommation (incluant les jeux vidéo),
  • Peut être associée à de l’anxiété,
  • Survient de 2 semaines jusqu’à 1 an après la naissance de bébé,
  • Nécessite la consultation d’un·e professionnel·le de la santé.

Mythes et tabous…

« Je trouve ça très pénible depuis que Charlie est arrivé, on dirait que je n’y arrive pas. Je suis brûlée, je pleure tous les jours et je ne sors plus de la maison. Malgré tout, ce n’est pas si grave, je réussis quand même à m’occuper de Charlie, c’est ça le plus important. Je ne suis pas déprimée sinon je ne pourrais pas m’en occuper quand même. »

Oui, MAIS, ce ne sont pas tous les parents souffrant de dépression qui n’arrivent plus à s’occuper de leurs bébés. On peut faire une dépression et quand même être de très bons parents.

Nous vous suggérons le documentaire « Maman, pourquoi tu pleures ? » par Jessica Barker. Pour en savoir plus cliquez ici

Comment obtenir de l’aide ?

L’essentiel c’est de se laisser du temps pour apprivoiser tous ces changements, retrouver ses repères ou s’en créer des nouveaux. N’ayez pas peur de communiquer vos besoins à vos proches et de respecter votre rythme. Entourez-vous de gens qui nourrissent votre équilibre par l’écoute et qui vous soutiennent pendant cette grande transition. Il faut d’abord prendre soin de soi, pour prendre soin de nos enfants !

Par Julie Brown, étudiante sage-femme de troisième année, stagiaire pour Cible Famille Brandon 

Pour en savoir plus sur les activités et services de Cible Famille Brandon en périnatalité :

Ma grossesse, notre bébé, nos choix !

Droits entourant la période périnatale : comment s’y préparer ?

Félicitations ! Le test est positif, bienvenus dans le club, vous allez devenir parents ou agrandir votre magnifique famille !

L’aventure de la parentalité s’ouvre à vous et vous aurez des décisions importantes à prendre. Pas de temps à perdre. Mais avant de se laisser emporter par le raz de marée, prenons un petit moment ensemble pour se poser une question qui est trop souvent mise de côté : quels sont vos droits comme parents ?

Le sujet des droits est assez large et n’est pas nécessairement le premier qui vient à l’esprit quand l’on apprend qu’on va devenir parents. Mais justement, ça change quoi de les connaitre pour la grossesse, l’accouchement, la période postnatale et les soins pour votre bébé ?

Votre choix, dès le début !

Tu as le droit de choisir les professionnel·le·s de la santé pour le suivi de ta grossesse ! Oui oui, c’est toi qui décides si tu as envie d’un suivi avec un·e sage-femme, un·e omnipraticien·ne, un·e infirmièr·e praticien·ne spécialisé·e ou un·e gynécologue-obstétricien·ne. Et si, en cours de route, ça ne marche pas comme tu le souhaites avec la personne que tu avais choisie au départ, tu as le droit de changer à tout moment ! Tu sais, les interactions avec certaines personnalités très différentes de la nôtre, ce n’est pas facile même à l’âge adulte.

Je t’arrête là, je t’entends déjà « Je ne suis pas pour changer de médecin juste parce que c’est une boule d’énergie et que moi, j’aime le calme quand même ! ». Oui, comme adulte on devrait quand même pouvoir interagir avec des gens ayant des personnalités différentes et s’entendre. Mais si les différences ou frictions empêchent le développement d’une relation de confiance, ça pourrait nuire à exercer tes autres droits.

La grossesse, l’accouchement et la période postnatale représentent des moments de grande vulnérabilité où l’on doit se sentir en sécurité, en confiance et bien entourées pour vivre ces moments de la manière souhaitée !

L’information : la base du choix

Tu as le droit d’avoir accès à une information complète.

C’est quoi ça ? C’est être renseignée sur les avantages, les limites, les inconvénients et les effets indésirables en lien avec ce qu’on nous propose.

Que ce soit un dépistage, un examen, une intervention ou un médicament, tu as le droit de savoir pourquoi on te le propose, à quoi ça sert et ce que ça peut faire dans ton corps ou dans celui de ton bébé. On doit aussi te proposer des alternatives et toujours inclure l’option de décliner la proposition.

De plus, il ne devrait pas y avoir de représailles si tu optes pour une des alternatives ou si tu refuses.

Avoir accès à une information complète, c’est aussi connaitre toute l’information entourant l’évolution de sa grossesse.

Vrai ou faux ?

Tu peux avoir accès à ton dossier médical sur simple demande, et ce, en tout temps ?

VRAI. Ton dossier médical t’appartient. Tu as donc le droit d’y avoir accès en tout temps. Tu peux en demander une copie auprès de la personne responsable de ton suivi de grossesse et une copie doit t’être remise. Il se peut que tu aies à adresser ta demande aux archives de l’établissement de santé concerné par contre.

Tu peux quitter l’hôpital sans que toi et ton bébé ayez reçu le congé médical officiel signé en bonne et due forme ?

VRAI.  C’est une chose de rester à l’hôpital plus longtemps, car toi ou ton bébé avez besoin d’un soin particulier, mais c’est une toute autre chose lorsqu’on reste pendant des heures inutilement parce qu’on attend notre congé ! Je tiens à souligner que ceci s’applique surtout pour le contexte d’un suivi avec un·e médecin et d’un accouchement en centre hospitalier. Un·e sage-femme donne généralement le congé trois heures après la naissance si maman et bébé vont bien, car il y aura une visite à domicile dès le lendemain.

Vos droits pour l’accueil de votre enfant !

Une fois que votre bébé est né, vous avez le droit de :

  • le garder avec vous et d’avoir accès à des mesures facilitantes;
  • l’allaiter ou non, d’avoir accès au soutien adéquat en tout temps et d’exiger qu’aucun supplément additionnel ne lui soit donné;
  • décider quels soins lui sont apportés : On doit donc vous en parler AVANT de les faire et vous avez toujours l’option de les décliner. Dans un rare cas où votre bébé a besoin de soins immédiats et urgents après sa naissance, ça peut aller vite, mais on devrait ensuite prendre le temps de vous expliquer ce qui s’est passé, les soins donnés et ceux à venir. Pendant le séjour, si votre bébé a besoin de dépistages, de médicaments ou de suivis particuliers, vous avez le droit de savoir pourquoi et de les décliner si vous n’en voulez pas.

Je t’arrête là à nouveau, je t’entends déjà te dire « Je ne dirais pas non à des soins dont mon bébé a besoin, je veux que mon bébé soit en santé ». C’est vous qui prenez les décisions pour votre bébé et il se peut que l’on vous propose des soins qui ne correspondent pas à vos valeurs. Vous êtes les parents, c’est votre bébé donc c’est votre choix ! De là l’importance d’être bien renseigné·e·s.

Exemples de soins qu’on peut proposer au nouveau-né

  • Application de l’onguent ophtalmique
  • Injection de vitamine K
  • Programme de dépistage québécois néonatal sanguin et urinaire
  • Suivi de glycémie
  • Suppléments de préparation commerciale pour nourrissons
  • Aspiration des sécrétions
  • Et il peut y en avoir d’autres…

Comment faire valoir et respecter vos droits ?

La première étape : se renseigner

Bonne nouvelle, c’est fait, vous avez lu jusqu’ici, donc vous connaissez mieux vos droits !

Il se peut que vous n’ayez pas à faire de démarches particulières pour faire valoir vos droits, mais il est préférable de s’y préparer.

La deuxième étape : s’outiller

Informez-vous sur les différentes étapes de la grossesse et l’accouchement ainsi que la période postnatale. Posez des questions aux professionnel·le·s que vous aurez choisi·e pour le suivi de grossesse, et qui pourront vous offrir l’information nécessaire pour prendre les décisions relatives aux soins de maman et de bébé.

Déterminer vos souhaits de naissance

Détermine tes souhaits avec ton ou ta partenaire et parles-en à ta famille, aux personnes qui vont t’accompagner à la naissance et surtout aux professionnel·le·s de la santé qui vous entourent.

Établissez un plan de match ensemble et écrivez-le dans un plan de naissance que vous pouvez amener avec vous. Voici un bel outil créé par Cible Famille Brandon, dans une approche de coparentalité.

Assurez-vous d’y inscrire les éléments essentiels auxquels vous tenez. Par exemple, c’est important d’y inscrire que tu aimerais réduire le va-et-vient dans la chambre et faire diffuser de l’huile essentielle de lavande pendant le travail, pour favoriser une ambiance de détente. C’est tout aussi important de noter que tu ne veux pas une intervention médicale ou que tu aimerais que l’on t’offre des moyens d’accompagnement de la douleur non pharmacologiques en premier.

Une fois votre plan de naissance rédigé, comment s’assurer qu’il sera lu et respecté ? Est-ce que ta ou ton partenaire se sent capable d’être la personne gardienne de vos souhaits ou c’est préférable de donner ce rôle à une autre personne ? Parfois, écrire un plan de naissance ne suffit pas. Ça prendra peut-être une personne qui n’hésitera pas à parler en votre faveur et poser les bonnes questions au bon moment pour faire valoir vos souhaits. Qui sera cette personne pour vous ? Un autre membre de la famille, un·e ami·e, un·e accompagnant·e à la naissance ?

Tu as l’impression que tes droits n’ont pas été respectés ?

Il arrive parfois que quelque chose se soit passé qui nous laisse avec des émotions fortes. On n’arrive pas toujours à mettre le doigt exactement sur ce qui nous dérange par rapport à l’événement en question. On peut vivre entre autres de la frustration, de l’incertitude ou de la tristesse.

Si tu crois que tes droits n’ont pas été respectés ou que tu as vécu une violence obstétricale, c’est important  de déposer ton vécu auprès de ton ou ta partenaire, d’un proche, ou auprès d’autres parents. En parler et être soutenue t’aidera à cheminer à travers les différentes émotions que tu ressens.

Tu peux aussi questionner les gens impliqués. Ça te permettra peut-être de mettre l’événement en perspective. Ceci ne changera pas ton vécu, mais peut t’aider à répondre à des questions et des doutes que tu pourrais avoir.

Viens en parler à Mèrentraide à Cible Famille : se sentir écoutée et entendue fait un grand bien.

Écris une lettre décrivant l’expérience et ton ressenti : mettre sur papier ou à l’écran ce qui nous a blessé·e·s et ce qu’on aurait aimé à la place peut être libérateur. Cette lettre peut être conservée pour plus tard, remise à un·e proche, simplement détruite ou brûlée symboliquement. À toi de voir ce qui te fera du bien !

Tu peux aussi consulter un·e professionnel·le de la santé mentale qui pourra t’accompagner adéquatement. Voici le lien du portail de ressources en santé mentale de Lanaudière.

Il existe plusieurs recours si tes droits n’ont pas été respectés :

  • Le site droitsETgrossesse.ca vise à informer les femmes, les personnes enceintes et leur entourage sur leurs droits, facilitant les décisions éclairées, une participation aux soins, une protection en milieu de travail, une liberté de choix ainsi que la sécurité physique et psychologique. Il offre une exploration détaillée des droits et propose plusieurs ressources de soutien, ainsi que des explications sur les démarches pour défendre ses droits.
  • Tu peux déposer une plainte formelle auprès du Commissariat aux plaintes et à la qualité des services de l’établissement de santé concerné. Voici le lien pour le CISSS de Lanaudière : https://www.cisss-lanaudiere.gouv.qc.ca/votre-cisss/commissaire-aux-plaintes-et-a-la-qualite-des-services/
  • Une plainte peut également être déposée auprès de l’Ordre professionnel de la personne impliquée. Il suffit d’aller sur le site de l’ordre et il y a toujours une page dédiée à la protection du public. Faire une plainte peut te redonner de la puissance dans le processus car tu vas contribuer à améliorer les services rendus et éviter que cela ne se reproduise pour d’autres personnes.
  • Finalement, tu peux consulter un·e avocat·e afin de déposer un recours en responsabilité civile en vue d’obtenir une compensation pour vos dommages. Le délai de prescription est normalement de trois ans après la date de l’événement ayant causé le dommage.

En bref…

La grossesse et l’accueil d’un enfant représentent des expériences uniques. Beaucoup de choix s’offrent à vous. Prenez le temps de bien vous informer auprès des professionnel·le·s qualifié·e·s, de votre Centre de ressources périnatales ou de ressources en ligne fiables[1]. Laissez-vous un temps de réflexion afin d’établir ce qui est important pour vous, car cette expérience vous appartient. C’est par l’entremise de vos choix que votre histoire se dessinera !

Il faut se rappeler que le respect passe forcément par l’imposition de limites. Quelles sont vos limites pour votre grossesse et la naissance de votre enfant ?

Les choix que vous ferez pendant la période périnatale ne sont que les premiers parmi des milliers que vous aurez à prendre comme parents.

Mon souhait pour vous, chers parents, soyez bienveillant·e·s envers vous-même et faites-vous confiance !

Par Julie Brown, étudiante sage-femme de troisième annéestagiaire pour Cible Famille Brandon 

Crédit photos : Galerie d’images du Regroupement Les sages-femmes du Québec 

[1] Quelques références :

Pour en savoir plus sur les activités et services de Cible Famille Brandon en périnatalité :