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La dépression post-partum. Deux mots qui font peur.

Je sais, je l’ai vécue. Laissez-moi vous raconter…

Bébé surprise

J’ai eu ma fille il y a quelques années. Un bébé surprise, sous contraception. Dans une nouvelle relation depuis quelques mois.

Jamais je n’aurais pensé avoir d’enfants dans ma vie en fait. Ce n’était pas un but pour moi, ce n’était pas un besoin. Nous avons d’un commun accord décidé de poursuivre cette aventure pour plusieurs raisons personnelles.

J’ai cependant eu beaucoup de difficulté à créer un lien d’attachement avec cet enfant, car je vivais dans le déni. Lorsqu’elle s’est pointée le bout du nez, je n’ai pas ressenti ce ‘’coup de foudre’’ instantané que tout le monde te vante. J’étais seulement stoïque. Je me rappelle très bien lorsque l’infirmière de l’hôpital nous a donné notre congé, la crise de panique que j’ai eue… je ne pouvais pas croire que ce petit être avait besoin de moi pour tout.

Le retour à la maison

Il a été épouvantable. Bébé pleurait énormément et moi aussi.

**Je l’ai reproché aux hormones, ces coquines qui me faisaient sentir tellement inadéquate.

Les semaines ont passé, je pleurais de plus en plus. Je dormais aussi énormément (plus de 16h par nuit). Je ne sortais plus, j’avais des crises d’anxiété à penser aux besoins de ce petit être. Je voulais qu’elle ne manque de rien, mais j’étais incapable de répondre à ses exigences. Par chance, elle avait un papa hyper impliqué !

J’ai aussi à quelques reprises eu des idées suicidaires, parce que je ne croyais pas possible qu’un jour je puisse être en mesure d’offrir à ma fille tout ce dont elle avait besoin : simplement une mère, en fait !

Prendre conscience de la dépression

Lors d’un suivi de routine pour ma fille, notre médecin de famille (qui nous connait bien) a bien vu que quelque chose clochait. Elle m’a ouvert la porte, en mentionnant qu’elle avait beaucoup de disponibilités ces temps-ci si j’avais besoin de la voir seule, pour parler de moi.

Ce que j’ai refusé bien entendu : MOI, je n’ai aucun problème !

Quelques semaines plus tard, lors d’un autre rendez-vous, j’étais seule avec elle et elle a approfondi ces questions. Nous avons beaucoup discuté et c’est à ce moment que j’ai compris ce qui clochait… la dépression post-partum.

Nous avons parlé des traitements auxquels j’étais ouverte ou non. J’ai accepté la médication un peu, beaucoup à reculons, mais je l’ai prise.

En quelques semaines, ma vie a changé. J’ai recommencé à sourire, j’ai commencé à plus m’impliquer auprès de notre fille. J’ai recommencé à sortir, à faire des activités à Cible Famille.

Je ne vous raconte pas cela aujourd’hui pour vous dire d’accepter la médication. Pour moi, c’est ce qui a fonctionné. Pour vous, ça peut être autre chose. Mais déjà, d’en parler, de prendre conscience de ce qui se passe, c’est une grande partie de la solution. Ensuite, il y a plusieurs ressources pour vous aider à cheminer et avancer à travers ce tourbillon d’émotions.

Briser les tabous

Porter un petit être, le mettre au monde, en prendre soin h/24, ce n’est pas rien. Il faut en parler et briser les tabous. Nous avons le droit d’être aidées et de nous sentir appuyées, peu importe les défis auxquels nous faisons face. Nous avons le droit d’avoir cette chance afin que nous soyons les meilleurs parents possibles pour les futurs adultes de demain.

 

– Témoignage anonyme d’une maman –

Dans votre Maison de la famille, vous trouverez toujours un accueil bienveillant, de l’écoute sans jugement et des références pour vous aider à cheminer.

À plusieurs périodes de l’année, les groupes de soutien Mèrentraide sont mis en place pour soutenir les nouvelles et futures mères qui vivent des difficultés. N’hésitez pas à nous contacter.

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